L’Université fête les dix ans du Global Studies Institute

Avatar de Elise Vonaesch

Dix ans, c’est un remarquable cap ; même si cela paraît très court en comparaison avec la fondation de l’Université de Genève datant de 1559 – à l’origine sous le nom d’Académie de Genève. Celle-ci offrait à l’époque des enseignements réservés aux domaines de la théologie et de l’humanisme, bien loin des sciences politiques, de la sociologie ou de la géographie. Avec son ouverture aux sciences, au droit et à la philosophie au XVIIIe siècle, puis à la médecine en 1873 [1][2], l’UNIGE progresse vers davantage de diversité pour aboutir en 2013 à la création du Global Studies Institute (ci-après GSI).

Cette faculté se distingue par ses étudiant.e.s que l’on rencontre dans les cours d’autres programmes en raison de leur cursus interdisciplinaire. Le GSI a succédé à l’Institut européen de l’Université de Genève et a intégré en son sein le Bachelor en relations internationales (BARI) ;  ce cursus existait déjà depuis 2006 [3]. Autrefois, le BARI s’accomplissait à travers les autres facultés, et ainsi, il devenait nécessaire de l’intégrer dans un cursus propre aux relations internationales. Dès lors, la fusion entre l’Institut européen de l’Université de Genève et le BARI s’est concrétisée dans le but de former une faculté avec un corps estudiantin et une direction adéquate. Dix ans après, le succès est au rendez-vous.

« Je suis entré au GSI parce que je n’avais pas tellement d’idée précise de ce que je voulais faire. Et le GSI rassemblait en son sein plusieurs branches qui m’intéressaient (sociologie, science politique, histoire, géographie, etc) donc c’était le choix tout trouvé. » explique Benjamin, diplômé du BARI. Il s’agit effectivement d’un programme interdisciplinaire issu d’une collaboration entre les Facultés de droit, des lettres, d’économie et de management, ainsi que des sciences de la société [4]. Benjamin affirme en être ressorti avec beaucoup d’outils pour mieux comprendre et analyser le monde au moyen de cours très divers. Il ajoute néanmoins qu’il s’agit d’un bachelor dans lequel « on met un peu tous les cours inclassables et les sujets interdisciplinaires et qui ne rentrent pas dans les sujets de facultés classiques, ce qui peut le rendre un peu brouillon. » 

Cette grande diversité dans les cours laissés au choix des étudiant.e.s a plu à Clara, ancienne présidente de TOPO, bientôt diplômée du BARI et actuellement en échange au Japon : « J’avais aussi des attentes concernant la mobilité, qui me tenait vraiment à coeur, et j’ai pu partir comme je voulais. » 

La faculté est particulièrement représentative du caractère international de Genève, avec une vingtaine d’organisations internationales et plusieurs centaines d’organisations non gouvernementales et d’entreprises multinationales [5]. Ursina par exemple, diplômée du BARI en 2020, est venue de l’autre bout de la Suisse spécialement pour suivre ce bachelor unique en Suisse romande : « En Suisse alémanique, nous avons déjà le français à l’école primaire mais à mon avis, une langue s’apprend quand on la vit et je voulais apprendre le français correctement […] J’étais un peu perdue au début, car le bachelor dispense des connaissances très larges et je n’étais pas spécialisée dans un seul domaine par rapport à d’autres. Mais avec le temps, j’ai réalisé que la pensée en réseau était bien plus importante que la spécialisation. »

Un autre point particulièrement important, participant au rayonnement du Global Studies Institute, est la qualité des enseignements grâce au corps professoral ; ce dernier semble faire l’unanimité auprès des  étudiantes et étudiants intérrogé.e.s par notre rédaction. Pour Benjamin, « les enseignant.e.s étaient majoritairement bon.ne.s. Particulièrement celles et ceux embauchés au sein même du GSI. C’étaient des professeur.e.s assez jeunes qui proposaient des théories modernes et prenaient en compte la complexité tant des questions de genre, races ou coloniales. Ça me semble très important dans une faculté qui traite des questions internationales et je dois dire que dans ce cas, c’était assez bien encadré et les professeur.e.s étaient sensibilisé.e.s et sensibilisaient les élèves. » Un propos appuyé par Clara qui partage cet avis, avec une petite réserve quant à la période du Covid-19 : « Je suis pour la pédagogie et la plupart des professeurs partageaient leur passion pour la matière. La seule chose que j’aurais à redire, c’est par rapport au mal-être et à la santé mentale des étudiant.e.s. Je trouve qu’il manquait une passerelle d’écoute par rapport au GSI. »

« Nous avons eu des professeurs absolument fantastiques qui nous ont appris des choses pour la vie et non pour l’examen. Je pense que cela se perd parfois », soulève Ursina. Elle raconte d’ailleurs une anecdote qui lui a servi et lui servira au-delà de ses études : « Je m’attendais à ce que l’on tienne compte du fait que je venais de Suisse alémanique et que je ne maîtrisais donc pas parfaitement le français. Cela n’a pas été le cas, ce que je trouve absolument correct avec le recul. Lors d’une correction d’examen, un professeur m’a dit un jour « vous avez choisi d’étudier en français, vous pouvez l’accepter et apprendre le français ou rentrer chez vous mais il n’y a pas de régime d’exception pour vous ». Au début, j’étais indignée par son incompréhension, mais j’ai vite compris que prendre en compte ses conseils me permettrait d’avancer dans la vie. »

Le parcours universitaire passe par les cours en auditoires, mais également par la vie associative. L’AESPRI représente les étudiantes et étudiants en relations internationales et en sciences politiques et organise des événements permettant de faire connaissance avec ses pairs. « C’est un bachelor qui intègre énormément d’étudiant.e.s au début. C’est assez déboussolant de se retrouver avec 400 autres personnes dans des amphithéâtres. Mais l’AESPRI, à mon époque, était très active et proposait plein d’événements pour se rencontrer », raconte Benjamin. Au niveau des relations sociales, Clara est également conquise par son parcours en GSI : « J’ai adoré l’ambiance entre les étudiantes et étudiants, on a été très solidaires entre nous, on peut se donner les cours d’année en année et je trouve cette solidarité extraordinaire. » Pour Ursina, même si le grand nombre d’étudiant.e.s au début du bachelor n’a pas facilité  les rencontres, le fait d’être de moins en moins nombreux.ses après chaque semestre a finalement permis de créer une complicité : « Les étudiantes et étudiants sont prêts à s’entraider et sont également bien connectés. Les situations que l’on rencontre dans d’autres universités et filières, comme le fait de cacher des livres dans la bibliothèque pour empêcher les autres d’étudier, n’ont jamais existé chez nous. »

Le Global Studies Institute ne s’arrête pas seulement au BARI, mais se distingue aussi à travers ses Masters en études européennes; Russie-Europe médiane; Moyen-Orient; en études africaines ; in Global Health, avec une admission sur dossier. Les formations offertes par la faculté s’étendent à trois programmes de Master de formation continue en sécurité internationale et en gouvernance globale, ainsi qu’un Doctorat interdisciplinaire en études globales [6].

Le Global Studies Institute marque l’événement par une soirée anniversaire en son honneur. Celle-ci se tiendra ce vendredi 5 mai dans les espaces de la SIP, au 10 rue des Vieux-Grenadiers. La célébration prévue entre 17h et 22h se présentera sous forme de festival, avec des activités diverses comme des concerts, des tables rondes ou des quizz [7]. Au programme, un palabre exquis – un enchaînement de discours sur le modèle du cadavre exquis – mettra à l’épreuve les enseignantes et enseignants du GSI ; le groupe ANSUH s’occupera de l’ambiance musicale, relayé par le choeur de Gospel de l’Université ; de son côté, l’AESPRI organise un quizz plein de surprises. Le FOOD Truck Gakomo sera présent pour ravir nos papilles et lever nos verres pour l’occasion. 

N’oublions pas de mentionner une information importante : l’événement n’est pas réservé uniquement aux étudiantes et étudiants (et alumni) du GSI mais est ouvert à toutes et tous ! Cher lectorat, la faculté vous donne rendez-vous ce vendredi à la SIP pour fêter dignement et ensemble son dixième anniversaire.

Avatar de Elise Vonaesch

Laisser un commentaire