Nomination d’un nouveau recteur ou d’une nouvelle rectrice : où en est l’Université ?

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Le 26 juin 2022, un communiqué du Bureau de l’Assemblée de l’Université (AU) informe la communauté universitaire du lancement de la procédure de désignation du nouveau recteur ou de la nouvelle rectrice, processus qui avait commencé déjà en novembre 2021. Le début du mandat est prévu pour le 15 juillet 2023 et nécessite auparavant l’accord du Conseil d’orientation stratégique ; le ou la successeur-e d’Yves Flückiger, le recteur actuel, doit également être nommé-e par le Conseil d’État [1]. Après l’audition des candidat-es en octobre et leur évaluation externe, malgré les fuites et les médias qui se mêlent du processus dès novembre, le vote de désignation est prévu pour janvier 2023.

Le 12 janvier, un nouveau communiqué du Bureau de l’Assemblée de l’Université annonce à la communauté universitaire la désignation par la majorité de l’AU, le mercredi 11 janvier, du professeur Éric Bauce, ancien vice-recteur de l’Université Laval. Il reste ainsi au Conseil d’État de le nommer au poste de recteur de l’UNIGE pour un mandat de quatre ans. L’Assemblée précise dans son communiqué qu’elle « regrette de n’avoir reçu qu’une seule candidature interne et aucune candidature féminine, tant interne qu’externe ».

Cependant, six jours plus tard, le Conseil d’État décide de ne pas nommer le candidat désigné.

Après avoir consulté son dossier, le Conseil d’État déplore chez Eric Bauce de ne pas avoir de réseau à Genève et d’être trop âgé, à 62 ans, pour assurer un second mandat en 2027. De plus, ses projets sont déjà traités à l’UNIGE, comme le développement durable et la lutte contre la précarité du corps intermédiaire [2]. Cette décision remet en question l’autonomie de l’Université de Genève et l’Assemblée de l’Université n’apprécie pas d’avoir été désavouée par le Conseil d’État. [3] Elle doit reprendre rapidement le processus de recherche et pourrait prolonger le mandat du Rectorat actuel qui devait s’achever le 14 juillet 2023. L’Assemblée se réunit le mardi 24 janvier pour faire le point en analysant les causes et les conséquences qui ont mené à cette situation [4]. Elle axe sa réflexion sur le peu de candidatures internes et féminines, ainsi que sur la perte d’autonomie qu’a engendré le désaccord entre l’AU et le Conseil d’État, qui réduit à néant tout le processus de désignation commencé en novembre 2021. [4]

Du côté du corps estudiantin, la CUAE s’est exprimée le 20 janvier dans un communiqué. Le syndicat étudiant regrette la décision du Conseil d’État et reproche le caractère non-démocratique de la procédure de désignation du nouveau recteur ou de la nouvelle rectrice. Elle ajoute critiquer plus largement « la gouvernance d’une université dans laquelle les rares processus participatifs ne sont que consultatifs. Ils sont donc dépourvus de pouvoir décisionnel, qui est réservé aux instances supérieures. » En déplorant que le pouvoir soit donné au Conseil d’État plutôt qu’à l’Assemblée de l’UNIGE, la CUAE dénonce également que les étudiant-es ne sont quasiment pas sollicité-es, ni même consulté-es durant le processus.

Encore en fonction jusqu’au 14 juillet et peut-être au-delà, le recteur actuel Yves Flückiger affirme dans un communiqué le 18 janvier que l’Université « continuera à remplir pleinement ses missions d’enseignement » malgré la situation instable et son départ du rectorat repoussé. En relançant le processus de recherche, il espère recevoir cette fois-ci davantage de candidatures internes et surtout des candidatures féminines pour lui succéder [2].

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