La tresse : trois chemins qui se rejoignent

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Paru en 2017, le récit de Laetitia Colombani (1), l’auteure des Victorieuses, est tressé non pas de trois mèches, mais de trois histoires entremêlées qui mettent en avant des femmes décidées à se battre pour leur émancipation.

Smita vit en Inde où elle se révolte contre le sort réservé à sa fille ; videuse de latrines, elle décide de partir, sans savoir où ni comment, pour épargner à sa fille une humiliation abominable, à savoir vider les latrines comme elle. Giulia travaille en Sicile dans l’usine de perruques de son père, jusqu’à ce qu’elle apprenne que ce dernier est ruiné ; malgré sa jeunesse et son manque d’expérience, elle décide de prendre les choses en main. Sarah est avocate à Montréal ; seule femme parmi des hommes, elle a toutes les responsabilités de la mère divorcée et se bat pour garder la tête hors de l’eau, quand elle apprend qu’elle est gravement malade. 

Pour écouter un extrait de « La Tresse » et entendre Laetitia Colombani, écouter cet interview

https://www.rts.ch/play/radio/versus-lire/audio/laetitia-colombani-la-tresse?id=8689076

La Tresse est un roman touchant, qui nous montre trois femmes déterminées à ne pas accepter la fatalité. Ces récits courts vont à l’essentiel. Le lien se tisse au fil des histoires, lorsque l’on comprend le destin de chacune de ces femmes courageuses. L’histoire de Smita est plus attrayante et plus originale que les deux autres, ne serait-ce que par sa situation plus grave : son sort semble irrémédiable. La narration est plutôt travaillée, du moins personnalisée au niveau de la mise en forme, bien que restant dans la simplicité. Néanmoins, l’auteure nous fait voyager entre l’Inde, l’Italie et le Canada, nous faisant ainsi partager les déboires de ses héroïnes malgré la distance qui les sépare.

Le roman de Laetitia Colombani se laisse lire, divertit le temps de sa lecture, mais ne reste pas en tête une fois le livre fermé. Cependant, ses enjeux concernent un grand nombre de lectrices et de lecteurs. Et comme des mèches de cheveux douloureusement emprisonnées dans une coiffure trop serrée, les protagonistes se libèrent de leur carcan et nous emmènent à leurs côtés.

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