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Fahim est un film sur l’histoire d’une famille menacée qui présente son combat à travers le jeu des échecs.

Fahim vit au Bangladesh, pays alors secoué par un violent soulèvement de la population et la répression musclée de la police. La famille de Fahim est contre le gouvernement et doit quitter le pays. Mais il est trop dangereux de partir tous ensemble : malgré la difficulté de la séparation avec les siens, Fahim part avec son père en direction de Paris. Recueilli par la Croix-Rouge en attendant pour le père de trouver du travail, Fahim se fait remarquer par son talent pour les échecs et intègre bientôt un club d’échecs qui le conduira au Championnat de France. Mais la menace d’être expulsé plane toujours.

Fahim pense quitter le Bangladesh pour rencontrer un « Grand Maître » des échecs. Ce dernier se révèle être le professeur du club d’échec, Fahim doit l’affronter pour prouver son talent. Car les échecs sont une guerre que deux esprits se livrent : entre un jeune immigré qui découvre l’Occident et un professeur frustré qui ne s’est jamais remis de la pire défaite de son existence, lequel des deux prendra enfin sa revanche sur la vie ?

Le père de Fahim représente l’intégration difficile des réfugié.e.s débarquant en France : arriver d’un pays où il faut voyager sur le toit des trains bondés, débourser ses économies en payant l’avion pour finalement vendre des tours Eiffel sur la place du Trocadéro et, surtout, attendre éternellement le droit d’asile à cause d’un traducteur qui déforme ses propos – un migrant d’une autre communauté qui défend la sienne au détriment de celle de Fahim. Néanmoins, malgré le caractère dramatique de la situation, le film est drôle, fait rire grâce au regard encore enfantin du héros, ainsi qu’aux personnages atypiques présents dans l’histoire.

Fahim est un film très prenant, retraçant le parcours d’un jeune Bangladais qui « ne joue qu’avec sa rage » et brille malgré l’immense décalage qui le sépare des autres. Il fait notamment partie d’une explosion d’œuvres cinématographiques récentes tournant autour des échecs, pour ne citer que « Critical Thinking » et la mini-série « The Queen’s Gambit ».  

Elise Vonaesch