Le Corbeau blanc : Noureev ou l’icône du ballet russe

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Le fameux danseur russe revient au cinéma : réalisé par Ralph Fiennes, Le Corbeau blanc fait renaître, sur fond d’opéra, la danse classique de Rudolf Noureev [1] dans les années 1960.

Le film Le Corbeau blanc retrace l’histoire d’un illustre danseur transporté de l’autre côté du rideau de fer à l’occasion d’une tournée. Séduit par le monde parisien, il profite de cette nouvelle vie qui s’offre à lui pour un temps limité. Limité car, sous le charme de cette ville onirique, il est bientôt rappelé à l’ordre par les agents du KGB : s’il continue sa débauche en profitant à outrance des plaisirs du capitalisme et des nuits parisiennes, ce voyage risque d’être le dernier. Mais comment revenir à la réalité quand on a goûté à la liberté ? Menacé par ses « surveillants » de retourner en Union Soviétique, il lui faut trouver le moyen de leur échapper pour garder l’espoir de rester.

Le film retrace le parcours de Rudolf Noureev, qui fait partie des Russes célèbres de l’époque de la guerre froide. Danseur reconnu et glorifié, l’esthétique de son art transparaît dans le film, qui nous offre des scènes intenses en émotion. Bien que sa famille, et en particulier sa mère, le retienne en Russie, Rudolf ne peut renoncer à sa nouvelle vie. Le film relate d’ailleurs sa naissance dans un train, qui en fait un enfant prédestiné à franchir, non sans danger, le rideau de fer. Mais que ne ferait-on pas pour la liberté ? En passant par les dîners, les soirées et même le Moulin Rouge, Rudolf joue avec le feu et l’opéra ne semble plus qu’un prétexte pour ses dangereuses folies. Mais la danse, elle, devient une passion motrice qui le pousse à se libérer de ses chaînes. Et ces chaînes ne sont pas seulement soviétiques : sa relation homosexuelle avec un jeune allemand alourdit encore davantage sa culpabilité aux yeux de ses détracteurs. Mais d’autres rencontres, comme celle avec Clara Saint, brillamment interprétée par Adèle Exarchopoulos, pourront peut-être le sauver.

            Véritable hommage à Rudolf Noureev, Le Corbeau Blanc magnifie la sensibilité de cet artiste pourtant sous la pression impitoyable du régime communiste. Oleg Ivenko [2] fait vibrer la scène et le public dans son interprétation du personnage principal.

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