Muddy Monk : l’héritage de la « variété des eighties »

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Muddy Monk, dit Guillaume Dietrich, est l’étoile montante de la variété francophone. Ce Fribourgeois de 29 ans s’est fait remarquer, au-delà des frontières suisses, en partie grâce à sa collaboration avec le producteur français Myth Syzer, en 2017, sur le morceau Le Code (culminant à 2 millions de vues sur You Tube) aux côtés d’Ichon et de Bonnie Banane. Puis, en 2018, c’est la confirmation avec son excellent album Longue Ride.

Visuellement, Muddy Monk, nous emmène dans un monde nocturne et hypnotique, où la route n’est jamais loin, comme une échappatoire à ses pensées sombres et cycliques. Les clips Si l’on ride ou en Léa en sont de bons exemples. La nostalgie se manifeste, elle, par un grain de l’image rétro, comme dans l’aventura.

Instrumentalement parlant, ce sont des nappes de synthés rappelant la variété française des années 80. Les accords plaqués se succèdent en boucle, épurés et lancinants, comme avec le sucré Baby. Les mélodies fluorescentes s’impriment dans la rétine automatiquement.

Baby, Muddy Monk

Le traitement de la voix saute à l’oreille, évidemment. La reverb, poussée à son paroxysme, rappelle les cultissimes tubes français pop des années 80. Cela dit, accompagné certainement d’autres effets, son timbre prend une texture lointaine et diffuse, comme le chant des baleines. Oscillant entre une voix aigüe et grave avec Boy, Muddy Monk montre toute l’étendue des octaves qu’il maîtrise. Dans Splash, sa voix n’est pas sans faire penser à un certain Etienne Daho.

Si l’on retient majoritairement la musique de l’artiste, son écriture vaut également le détour. Le chanteur évoque, en quelques mots flous seulement et avec une sensibilité et une vulnérabilité assumée, des ruptures amoureuses ou bien l’envie d’évasion. Les paroles sont simples, empreintes d’une poésie douce et mélancolique, en parfaite adéquation avec sa musique. Pour n’en citer que quelques-unes :

« Laisse-moi rêver que tu meurs,

Afin que personne d’autres ne tombe sous tes charmes,

Laisse-moi rêver que tu pleures

Pour que jamais personne ne danse sur ton corps »

Le code – Myth syzer, Ichon, Bonnie Banane, Muddy Monk

« Baby, tu me rêves en quelqu’un de plus grand que moi »

Baby

« Baby, dans nos danses, j’ai vu du bleu pour toi et moi »

Baby

            En concert, l’artiste retransmet fidèlement l’atmosphère de son disque, accompagné de son singulier piano portable, qu’il accroche en bandoulière. L’atmosphère est intimiste et onirique : des lumières tamisées et colorées nimbent le spectateur. Chaque morceau est précédé d’une introduction basée sur sa même harmonie, lente et répétitive, plongeant l’auditeur dans un état de transe. Une expérience à vivre à tout prix !  

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