Un véritable succès démocratique

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Le lundi 13 mai 2013, 9,3% des étudiants se sont rendus aux urnes afin d’exprimer leur opinion. La participation a donc triplé par rapport aux scores de 2011, ce malgré l’absence de vote électronique ou d’urne aux Bastions ! Les membres de la liste 1 tiennent à remercier tous ceux qui ont permis d’arriver à cet excellent résultat, c’est-à-dire l’ensemble des votants (quel qu’ait été leur choix), mais aussi tous ceux qui ont contribué à diffuser l’information, qu’il s’agisse de journaux (Tribune de Genève, Topo, R.E.E.L.), d’associations ou d’individus. Sans vous, un tel succès démocratique n’aurait pas été possible.

À l’origine de notre liste, une volonté simple : puisque l’Université met à disposition des structures démocratiques, autant s’en servir. Nous considérions que le monde estudiantin ne pouvait que souffrir d’une élection tacite ou à très faible participation. En effet, un suffrage à forte participation était le seul moyen de s’assurer que les délégués étudiants fussent véritablement représentatifs des préoccupations des étudiants. En outre, les étudiants membres de l’Assemblée de l’Université, peu nombreux par rapport aux autres corps, ne disposent que d’une faible légitimité  s’ils n’ont été élus que par 300 étudiants. Comment demander plus de sièges dans ce contexte ? À l’inverse, plus la participation est élevée, plus les élus peuvent mettre en avant leur représentativité.

On pourrait craindre que l’élection de candidats de plusieurs listes nuise à la cohésion entre les représentants étudiants. Toutefois, ce serait s’attaquer aux principes fondateurs du système démocratique suisse. Si cela marche à l’échelle fédérale, pourquoi ne serait-ce pas possible au niveau universitaire ? Trouveriez-vous normal qu’un syndicat fasse pression pour qu’il n’y ait qu’une unique liste pour les élections au Conseil national ? Loin d’être aussi négatif qu’annoncé par certains, avoir des élus provenant de listes différentes compte plusieurs avantages. Premièrement, cela les force à collaborer, ce qui les rapproche de leur point commun indubitable : l’intérêt des étudiants. Avoir des élus de plusieurs listes, c’est donc l’assurance que les représentants étudiants ne se préoccuperont pas juste de leurs intérêts personnels. Deuxièmement, l’existence de plusieurs listes permet aux étudiants de choisir leurs représentants, ce qui semble normal.

Pour porter l’idée de la création de plusieurs listes, une réunion entre associations a été organisée. L’AEL a également présenté ce projet de manière officielle lors d’une Assemblée des Délégués de la CUAE. Il est sorti de ces discussions une autre liste que la liste unique voulue par la CUAE, nommée « Pour une démocratie universitaire plus vivante et représentative. » Elle a obtenu le soutien de plusieurs associations universitaires, dont trois associations facultaires : l’AEL (l’Association des Étudiants en Lettres), l’AED (l’Association des Étudiants en Droit) et le Cercle HEC, preuve qu’elle n’était pas dénuée de légitimité.

C’était la première fois que deux listes inter-facultaires s’affrontaient lors des élections à l’Assemblée de l’Université. La liste 1 a dû faire face à de nombreuses difficultés, puisqu’elle ne disposait pas de l’appui d’une faîtière, qu’elle a initié une collaboration étroite entre des associations très différentes et qu’il s’agissait de la première fois qu’une autre liste inter-facultaire était constituée. Ces difficultés ne l’ont pas empêchée de trouver davantage de candidats que la « Liste des associations » et, surtout, d’obtenir plus de 35% des voix. Cette confrontation a également permis à la participation de tripler, ce qui était le but initial des personnes à l’origine de cette autre liste. C’est la preuve qu’une part importante de la communauté estudiantine ne se reconnaissait pas dans les pratiques d’élections tacites ou presque. Certains étudiants ont même dit qu’il faudrait plus de listes encore !

Cette élection demeurera donc la première à avoir vu une véritable opposition. La question qu’il faut se poser désormais n’est pas « faut-il revenir à une liste unique ?», car le vote des étudiants a été très clair à ce sujet. Ce qu’il faut se demander, c’est comment faire encore mieux dans deux ans. Comment s’assurer qu’il y aura encore plus de candidats, issus d’encore plus de listes, afin d’avoir encore plus de votants ? Nous avons fait le maximum pour permettre un débat d’idées, que ce soit en écrivant un article de plus de 10 000 signes détaillant notre programme[1], en critiquant officiellement les personnes ayant touché aux affiches universitaires ou encore en mettant en avant nos idées le jour de l’élection, alors que d’autres commençaient leur militantisme en disant « les deux listes ont quasiment le même programme ». Malgré cela, il y a eu des dérives, d’un côté comme de l’autre. C’est assurément cela qu’il s’agira avant tout d’améliorer la prochaine fois. Pour ce faire, il faudra que tous acceptent l’idée que ces élections sont ouvertes et que chaque candidature n’est pas juste possible, mais souhaitable.

Nous avions fini la présentation de notre programme sur ce site en affirmant « Que vive la démocratie au sein de l’Université de Genève ! » Assurément, elle a vécu. Néanmoins, tout n’est pas terminé pour autant, car certaines personnes n’ont pas apprécié cela et espèrent un retour en arrière. Il reste donc le plus important : s’assurer que ce succès démocratique ne demeure pas sans lendemain.

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