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Elections européennes : Interview de Sophie Bussière (Europe Ecologie Les Verts, France)

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Sophie Bussière, avocate et candidate pour la liste Europe Ecologie (source : Pour le climat)

Le 26 mai au soir, nous connaîtrons les noms des 79 eurodéputé(e)s français(e)s, 5 ne siégeront pas en attendant le Brexit. Pour avoir des élus, il est nécessaire de dépasser la barre des 5 pourcents. Ce seuil, Europe Ecologie Les Verts devrait le dépasser, mais est-ce que la liste menée par l’eurodéputé sortant Yannick Jadot augmentera son score dans un contexte où les verts progressent fortement au Benelux, en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Suisse ? En attendant de le savoir, au soir du 26 mai, Sophie Bussière, candidate en 18ème place, nous en dit plus sur les verts.

1) Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parti ?

Sophie Bussière, j’ai 42 ans. Je vis à Ciboure [dans le Pays Basque français, dans le sud-ouest]. Je suis avocate au Barreau de Bayonne, exerçant notamment en droit social, investie dans la défense des droits fondamentaux, et engagée dans le processus de paix initié au Pays basque. Je suis membre d’Europe Ecologie les Verts (où j’exerce diverses responsabilités internes, dont conseillère fédérale). EELV est le parti écologiste français, membre du Parti Vert Européen (PVE ; European Green Party, EGP). Cette fédération est membre des Verts mondiaux (Global Greens). EELV se réclame de l’écologie politique, courant de pensée œuvrant pour la prise en compte de l’écologie dans l’action politique et dans l’organisation sociale. Nous pensons que l’écologie ne doit pas être traitée à la marge, mais être au cœur des politiques publiques. EELV est un parti fédéraliste, humaniste, féministe.

2) En Suisse, en France et dans de nombreux autres pays les jeunes manifestent pour le climat. Quelles réponses, notamment au niveau européen, avez-vous à apporter à cette mobilisation ?

Les mobilisations actuelles de la jeunesse partout dans le monde sont exceptionnelles. Sa détermination commande une réponse politique ferme et claire : la lutte contre le changement climatique et la perte vertigineuse de la biodiversité sont les sujets essentiels. Les revendications de cette jeunesse rejoignent celles portées par les écologistes depuis toujours. Dès lors, l’intégralité de notre programme pour les élections européennes y répond. Notre plan d’action s’appuie sur 5 piliers :

  • Adopter un traité environnemental et promouvoir le protectionnisme vert pour faire de l’écologie la priorité de l’Europe
  • Créer une banque européenne du climat et de la biodiversité et développer un plan d’investissement massif pour sauver le climat
  • Mettre les paradis fiscaux hors de l’Europe et garantir le droit à l’euro pour remettre la finance à sa place
  • Une agriculture 100 % bio pour défendre les terroirs et protéger la qualité de notre alimentation
  • En finir avec le pouvoir destructeur des lobbies et des technocrates pour rendre l’Europe aux citoyennes et citoyens.

L’Union Européenne est un bon échelon pour mettre en œuvre la transition écologique, en lien avec les territoires.

3) De manière générale quelle est votre opinion et votre projet à propos de l’Union Européenne et de ses institutions ?

Ecologistes, nous sommes très attaché.e.s à l’Europe, et nous nous battrons pour la sauver. Elle est en danger, attaquée par celles et ceux qui souhaitent un repli sur les Etats nations. Il convient de retrouver l’envie d’Europe, une identité européenne, du sens. Cela passe par l’éducation, par des échanges entre européen.ne.s, mais également par une réforme profonde des institutions européennes. L’Union Européenne actuelle, technocrate et soumise à de puissants lobbies néfastes, n’est pas celle à laquelle nous aspirons. C’est la raison pour laquelle nous proposons une Constituante européenne pour redistribuer les pouvoirs en Europe et renforcer le pouvoir des citoyen.ne.s (élargissement des droits des femmes, renforcement du droit de la presse…).

 4) Comment envisagez-vous les relations entre l’Union Européenne et les pays non-membres comme la Suisse ?

Nous souhaitons construire une Europe ouverte sur le monde, qui vise, non pas à redevenir un empire, mais une Europe qui tisse entre les peuples les conditions d’un partenariat équitable. Les relations entre l’Union européenne et la Suisse sont à développer davantage. Non membre de l’Union européenne, il ne fait pas de doute que la Suisse est européenne ! La coopération bilatérale doit être renforcée. Nous espérons par ailleurs que les négociations sur l’association de la Suisse à Erasmus + seront reprises et aboutiront favorablement.

5) Le projet européen se manifeste notamment par Erasmus, que peut faire mieux et plus l’UE sur les questions d’éducation et de jeunesse et en particulier sur l’Université ?

Le programme Erasmus est primordial pour renforcer l’identité européenne, qui passe par la connaissance des autres pays, les rencontres, les échanges. Nous souhaitons que ce dispositif, qui demeure trop élitiste et confidentiel, soit élargi. L’Union Européenne peut faire bien davantage pour la jeunesse. Aussi, nos propositions les concernant sont nombreuses*. Voici quelques mesures que nous proposons : sanctionner les partis qui ne présenteraient pas au moins 20 % de candidat.e.s âgés de 16 à 30 ans à chaque élection et instaurer un revenu d’autonomie. Les écologistes proposent en effet de faire des jeunes les premiers bénéficiaires de l’instauration d’un revenu universel ou encore d’augmenter l’indemnité minimum des stages.

6) Les élections européennes se tiendront bien évidemment en France mais aussi dans l’ensemble des pays membres, avez-vous des alliés dans d’autres pays ?

EELV est donc membre du PVE. Celui-ci est composé de 32 partis écologistes de 28 pays européens, dont 4 non-membres de l’Union européenne (dont la Suisse). Il existe également la Fédération des jeunes verts européens. Par ailleurs, au Parlement européen, nos eurodéputé.e.s siègent au sein du groupe Verts/ALE (Alliance libre européenne). Contrairement à d’autres listes aux élections européennes, où les candidat.e.s ne savent pas à ce jour dans quel groupe elles et ils siègeront, une fois élu.e.s au Parlement, nous saurons où atterrir ! Le Groupe Verts/ALE est connu pour le travail acharné, constant et cohérent de ses membres (95 % de votes communs au groupe), qui arrachent de belles victoires (comme récemment sur l’interdiction de la pêche électrique).

7) Quels sont les thèmes et les propositions que vous allez porter dans la campagne et une fois élu(e) ?

Très impliquée dans le processus de paix au Pays basque, je compte m’investir dans la résolution des conflits, pour davantage de fédéralisme et pour la défense des peuples, de leur diversité, notamment linguistique. Par ailleurs, je poursuivrai mes combats pour le respect des droits fondamentaux, contre les discriminations, et notamment pour l’égalité femme-homme. Je suis aussi très attachée à la lutte contre l’agro-industrie, destructrice du vivant, et contre la malbouffe. Aussi, la réforme radicale de la PAC (politique agricole commune) est indispensable, et je la défendrai.

 8) Et pour finir, en quelques mots, dites-nous pourquoi les français(es) devraient voter pour vous et votre liste ?

Voter Europe Ecologie c’est l’assurance d’envoyer au Parlement européen des écologistes cohérents et combatifs, qui pourront, avec les autres eurodéputé.e.s du groupe Verts/ALE, mettre en œuvre la transition écologique, indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique et pour la sauvegarde de la biodiversité. Contre la barbarie qui vient, choisissons l’écologie.

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