« FREE ANGELA…

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… AND ALL POLITICAL PRISONERS». C’est le complément vital à la survie d’un message de liberté. Ce sont les mots souhaités par Angela Davis lorsqu’elle discuta des slogans avec ses proches du comité de soutien pour sa libération. Parce que cette phrase simple recèle le dépassement de l’individualisme contre l’injustice diffuse, elle est le résumé de convictions qui ont su changer le cours du fleuve de la ségrégation et répandre la liberté d’expression politique.

Cette femme a été pendant les années ’70 une des images de la lutte des afro-américains pour les droits civiques. Engagée en lien étroit avec les Black Panthers et le parti communiste, Angela Davis ne partageait pas nécessairement la tournure nationaliste et l’idéologie de la lutte armée qui laissait peu de place aux femmes du premier groupement ; c’est plutôt dans le dernier qu’elle trouva sa véritable place. Figure charismatique de la lutte, ses oraisons percutantes en ont vite fait un emblème et en même temps la cible du gouvernement. Ecartée de sa chaire de philosophie à l’Université de Californie pour ses positions politiques, Angela Davis n’a cessé de se battre pour revendiquer les droits des afro-américaines et afro-américains. Dans un pays comme les Etats-Unis où le port d’arme est la norme, l’acquisition d’armes pour se défendre des menaces de mort qui lui parvenaient signera le début d’un acharnement contre sa personne et son incarnation dans le mouvement pour les droits civiques. L’utilisation d’un de ses pistolets inscrira en effet son implication dans une opération armée et prise d’otages des Black Panthers auprès d’un tribunal californien, où un juge et toris autres personnes seront tuées.

    Angela Davis en personne revient sur les épisodes marquants de ces événements. Ce documentaire retrace la période d’activisme d’une femme exceptionnelle, aux discours essentiels qui ont touché nombreuses consciences pour l’émancipation non seulement de la communauté afro-américaine mais aussi des femmes. Il raconte la période de captivité vécue par Davis et les soulèvements en faveur de sa libération, jusqu’au procès qui a signé une page d’histoire dans le changement des référentiels de la société occidentale.
Plus que jamais nécessaire, une bouffée d’oxygène du passé qui doit nous interroger sur notre rôle dans des situations du présent où la passivité et le désengagement semblent régner face aux défis de notre temps.

    En compétition pour la catégorie ‘Documentaires de création’, une projection de Free Angela and all political prisoners est encore prévue demain (lundi 10 mars) à 19h00 au Grütli Langlois.

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