Cours sur Zoom ou enregistrés, masques et distanciation sociale : cette rentrée universitaire est marquée par de nouvelles mesures prises afin de contrer la pandémie de Covid-19. En somme, un début de semestre pas comme les autres. Face à cette situation particulière, l’Université de Genève (UNIGE) a pris quelques décisions afin d’assurer la bonne santé de ses étudiant.e.x.s. C’est désormais masque obligatoire dans tous les bâtiments de l’UNIGE [1]. De plus, la plupart des cours sont maintenant enregistrés dans les différentes facultés. Ont également été proposés aux étudiant.e.x.s un kit de 20 masques jetables, deux masques en tissu et une bouteille de désinfectant pouvant être remplie dans tous les bâtiments de l’Université. Ces mesures permettent donc une vie de Campus plus ou moins normale, dans la précaution et la vigilance.
Mais qu’en pensent les étudiants de l’UNIGE ? Nous avons interrogé cinq étudiantes, nous apportant trois points de vue différents.
Pour Sianne, étudiante de première année en science de l’éducation, la rentrée a été plutôt originale. Bien qu’elle aurait préféré une reprise habituelle, les mesures de sécurité la rassurent grandement. Dans sa faculté, tous les cours sont enregistrés, la plupart se tiennent même en live, ce qui facilite la tâche aux étudiant.e.x.s devant se mettre en quarantaine ou en cas d’infection. N’ayant, jamais suivi de cours en ligne, c’était une première pour elle. « En tant que première année, c’est tout de même compliqué de forger des liens avec d’autres étudiant.e.x.s, avec le masque et les distances à respecter. Cette barrière rend un peu plus difficile l’approche » nous rapporte-elle. L’expérience de cette rentrée est donc peu ordinaire, mais totalement gérable d’après elle. « Je préfère suivre les cours en présentiel, plutôt que de les suivre en ligne. » Dans l’ensemble, l’Université a très bien géré l’adaptation des cours dans les bâtiments, les mesures préventives en plus.
En Relations internationales, Lea, étudiante en troisième année de Bachelor, nous rapporte que la faculté était déjà bien préparée. En effet, les cours étaient déjà filmés, ce qui a facilité leur passage à distance pendant le semi-confinement de ce printemps. En cette rentrée, « les professeur.e.x.s étaient déjà familier.ère.x.s avec cette méthode d’enseignement », nous raconte Lea. La différence n’était pas flagrante par rapport aux autres années. De plus, la grande majorité des séminaires et tutorats se font également par Zoom. « La plupart des cours se donnent aussi en présentiel, et seule une petite minorité d’étudiant.e.x.s les suivent seulement via Zoom. » D’après Lea, le plus gros inconvénient pour la faculté est le fait que beaucoup de mobilités ont été annulées. N’ayant pas pu partir en Californie, elle se tourne maintenant vers Exeter, en Angleterre. Mais l’incertitude et l’instabilité de la situation sanitaire troublent aussi cette possibilité.
La Faculté des Lettres a à son tour décidé d’enregistrer la plupart de ses cours généraux afin d’aider les étudiant.e.x.s à les suivre en tout temps. Bien que les séminaires ne soient pas enregistrés, les professeur.e.x.s ont presque tous.te.x.s pris l’initiative de rendre l’accès aux cours à distance possible (par un Zoom ou un enregistrement par exemple). Emmanuelle, étudiante en deuxième année en Lettres, est satisfaite des mesures prises par la faculté, préférant également les cours en présentiel aux cours en ligne. Elle rapporte tout de même que « certaines classes de séminaires sont trop petites et les étudiant.e.x.s sont tou.te.x.s serré.e.x.s les un.e.x.s à côté des autres. Certaines personnes se sentaient presque obligées de sortir de la classe.» Le port du masque se révèle alors indispensable dans ce genre de cas. De plus, Laurie, étudiante en Espagnol, explique que parfois, les cours sont enregistrés mais fournis aux étudiant.e.x.s seulement en cas d’absence justifiée. Elle trouve néanmoins que plus de cours en Lettres devraient être filmés à partir de maintenant : « Les cours enregistrés pendant le semi-confinement m’ont permis de mieux m’organiser et de revenir sur des points que je n’avais pas bien saisi pendant les cours. L’expérience des enregistrements m’a beaucoup plus. »
Concernant les sports universitaires ou encore les bibliothèques, Holly, étudiante en deuxième année de Bachelor nous rapporte qu’elle ne sent pas entièrement à l’aise car les distances de sécurité ne peuvent pas être totalement respectées. « J’ai arrêté de travailler à la bibliothèque si je n’ai pas besoin d’utiliser de livres car je peux faire le même travail chez moi avec moins de risques ».
Malgré la rentrée particulière de ce semestre, l’Université a trouvé des solutions efficaces pour rendre les études à Genève les plus normales et accessibles possibles. Comme mentionnés ci-dessus, les désagréments engendrés par la situation sanitaire confirment la complexité de la situation. Pendant le Dies Academicus, le Recteur Yves Flückiger a mentionné les situations de précarité que la pandémie a engendrées au sein de l’Université. « Nous avons vu des élans de solidarité avec des aides ponctuelles » nous informe-t-il. De nouvelles mesures ont été prises, comme le libre accès aux cafétérias, dotées de tables supplémentaires, le rétablissement de la capacité d’accueil des bibliothèques, mais avec le masque, et un lot de cinquante masques pour 10 francs disponibles à Repromail (Uni Mail) et à la boutique de l’UNIGE (Uni Dufour) [2]. La coopération des étudiant.e.x.s, la communication avec les professeur.e.x.s et l’organisation fournie par l’UNIGE facilitent nettement la vie sur le Campus. « Des comportements d’entraide ont émergé entre collègues, entre étudiant.x.s et étudiante.x.s. Nous avons été nombreux.se.x.s à réinventer notre manière de travailler » souligne finalement le Recteur. Les sports et les activités culturelles suivent leur cours : une manière de souffler, mais toujours dans nos masques.
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