Mois végane romand

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Durant tout le mois de novembre, l’association romande PEA (Pour l’Egalité Animale) et ses partenaires vous invitent à tester un mode de vie sans souffrance animale à l’occasion du mois végane romand. Bannir les produits d’origine animale de l’alimentation, de l’habillement, des cosmétiques ou des loisirs, voilà l’expérience proposée par l’association, qui souhaite ainsi montrer qu’un tel mode de vie est à la portée de tous.

C’est quoi le véganisme ?

« Vegan »[1] est un néologisme né sous la plume de la Vegan Society en 1944 en Angleterre. Contraction de vegetarian (contenant ses trois premières et deux dernières lettres), ce terme a été créé pour pallier l’insuffisance du mot « végétarien » à décrire un mode de vie excluant les produits d’origine animale. Il désigne donc toute personne ou pratique se rattachant à un tel mode de vie. L’idéologie derrière celui-ci prône un rapport d’équité avec l’animal, non basé sur la domination ni l’exploitation. Cette redéfinition du rapport passe par le choix d’une alimentation végétalienne (régime alimentaire excluant tout aliment d’origine animale[2]) mais aussi par l’adhésion à l’antispécisme, qui dénonce toute discrimination fondée sur l’appartenance à une espèce biologique donnée[3]. En ce sens, le véganisme s’inscrit dans le courant des grandes luttes d’émancipation telles que l’abolitionnisme, le féminisme, l’antiracisme, ou, dans une perspective plus large, de l’écologisme, avec lesquelles il partage de nombreuses valeurs et modes d’actions.

Un concept fondamental de la pensée végane est celui de la sentience, soit la faculté d’un être vivant à vivre une expérience subjective et donc d’être notamment sensible à la douleur. Cette idée est également présente dans de nombreuses philosophies et religions comme l’hindouisme ou le bouddhisme, d’où est tiré leur concept de non-violence (l’ahimsa). Ce concept d’empathie profonde n’exclut pas cela dit une forme de militantisme parfois farouche à laquelle de nombreux véganes lient leur mode de vie, certainement très atteints par l’institutionnalisation, l’industrialisation et la banalisation de la souffrance animale. Cet activisme leur a valu plus d’une fois mauvaise presse[4] ainsi qu’un sentiment d’animosité du grand public. Il faut toutefois garder en tête que les extrêmes de tout mouvement ne représentent pas sa norme. De plus, sans faire l’apologie d’une quelconque forme de violence, il est nécessaire de rappeler que toute lutte sociale progressiste est nécessairement inconfortable et conflictuelle pour la majorité dominante.

Le véganisme en chiffres ?

La proportion de végétariens[5] et de véganes dans le monde n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Le nombre de personne se considérant comme végane aux États-Unis s’est par exemple multiplié par 6 entre 2014 et 2017, passant de 1 à 6%[6]. On dénombre 2 à 5% de véganes dans de nombreux pays (Allemagne, Brésil, Canada, Inde, Israël, Italie, Japon)[7]. La Suisse comptait quant à elle 3% de véganes pour 14% de végétariens en 2017. Cet intérêt croissant s’illustre notamment par le nombre de recherches Google comportant le terme « vegan », qui s’est multiplié par 4 entre 2012 et 2017[8].

Bien que l’effervescence actuelle autour du véganisme puisse donner l’impression d’un phénomène récent, le choix d’un mode de vie volontairement exempt de produits animaux aurait existé il y a plus de 2’000 ans déjà[9]. En outre, vers -500 avant J.-C. le mathématicien grec Pythagore ou le maître spirituel indien Siddhārtha Gautama (communément appelé le Bouddha) enseignaient déjà le respect des animaux via le végétarisme à leurs fidèles.

Le mois végane

C’est d’abord la journée mondiale du véganisme (World Vegan Day) qui est instaurée en 1962 par la Vegan Society. L’organisation choisit le 1er novembre comme date symbolique en référence au mois de sa propre création. Cette journée mondiale est ensuite prolongée en mois végane dans plusieurs pays. En Suisse, c’est l’association PEA qui promeut le mois végane depuis 2009. Aucun équivalent en Suisse-alémanique n’est proposé à ce jour.

Le mois végane romand et ses partenaires proposent une foule d’activités gratuites ou à prix libre ouvertes à tous : soirées, shopping tours, ateliers cuisine, projection films, flash tattoos, conférences, etc. Le programme détaillé est disponible chaque année sur le site internet dédié : https://mois-vegane.ch/.

Le véganisme, perspective d’avenir ?

Bien plus qu’un phénomène de mode, le succès grandissant du véganisme pourrait s’expliquer par les réponses qu’il apporte à de nombreux défis auxquelles les sociétés occidentales font actuellement face. Sur le plan éthique, une prise de conscience collective semble émerger, résumée par la question suivante : qui souhaite la souffrance animale lorsqu’elle n’est pas nécessaire ? De surcroît, de nombreuses maladies (obésité, cancer, diabète, etc.) semblent avoir trait à l’alimentation, tandis que le changement climatique impose à l’humanité de revoir ses modes de consommations. Face à tous ces questionnements, le véganisme, qui propose une nouvelle approche du vivant, semble alors s’ériger en un mode de vie plus durable. Sans dogme, en laissant à chacun la liberté de construire ses propres réponses.

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