,

Interview d’Anita Messere, porte-parole et membre ECOPOP Suisse romande et Tessin

Avatar de Webmaster de Topolitique

86320131003k

ECOPOP existe depuis plus de quarante ans pourtant nous n’avions pas entendu parler de votre association avant l’initiative. Qu’est-ce qui vous a poussé à agir ?

Le problème de surpopulation en Suisse a été observé depuis longtemps avec un solde migratoire trop important qui a pris de plus grandes proportions ces dernières années. L’association Ecopop s’est rendu compte que l’immigration venue ces dernières années avait un impact conséquent sur le paysage. L’initiative a pu être lancée suite à un important héritage. Etant donné le coût d’une initiative, Ecopop a décidé de mettre cette somme à ce profit.

Vos arguments prennent une valeur globale (vous parlez de la terre, de la nature et citez les pays pauvres). Quel est l’intérêt de faire une initiative au niveau suisse ? L’impact ne serait-il pas insignifiant au niveau global ?

L’initiative a deux volets : en agissant sur la surpopulation sur un volet local et un au niveau global. L’essence même d’Ecopop est de limiter la population au niveau global.

À l’époque nous avions constaté que le budget de la DDC (Direction du développement et de la communication) pour la planification volontaire était insuffisant. Sachant que la planification familiale avait un impact énorme, nous avions un intérêt à investir dans la planification volontaire car cela nous faisait économiser sur l’aide au développement.

En Suisse, il y a un réel problème. On sait qu’on peut agir ici même si cela ne va pas régler tous les problèmes dans le monde. Cela permet de gérer le problème de la surpopulation en Suisse. L’impact de ce qui se passe en Suisse reste une goutte d’eau dans l’océan et forcément il faudrait que les pays comme la France et l’Italie gèrent leur population. Malheureusement, nous ne sommes pas les gouverneurs du monde et l’Onu devrait prendre des mesures sur la surpopulation. D’ailleurs, de nombreuses personnalités comme Kofi Annan ou DSK pensent que le problème démographique est essentiel et prioritaire.

C’est un problème qui nous mène vers la pauvreté. Il faut être moins pour préserver nos ressources.

Ne pensez-vous pas qu’il faudrait plutôt s’attaquer aux industries qui émettent des déchets, combattre le nucléaire et promouvoir des énergies « vertes » plutôt que de s’attaquer à la population ? N’est-ce pas se tromper de débat ?

Tout ce qui est de l’ordre de la consommation est engendré par une demande si on prend le problème à la racine. Si la demande est toujours là comment sortir du nucléaire ? Il ne faut pas trouver une seule alternative mais plusieurs alternatives pour avoir assez d’énergie pour la population existante. Concernant la diminution de la consommation individuelle, nous ne nous y opposons pas, mais nous mettons l’accent sur la diminution de la population.

En Suisse, nous avons d’excellentes isolations et nous avons tendance à consommer moins individuellement mais parallèlement il y a de plus en plus de voitures. Et cela a un un impact local, la qualité de l’air local en subit les conséquences.

Dans le cas où votre initiative passerait, vous demanderez que 10% des fonds d’aide au développement de la Confédération soient remis à des programmes concernant le planning familial et l’éducation sexuelle. Ne pensez-vous pas que la mise en place de ces programmes n’est-elle pas automatique lors du développement des pays et que ce n’est pas notre rôle – certains vous accusent d’ailleurs de néocolonialisme – de s’immiscer dans ce sujet sensible ?

En tant que pays riche nous devons participer à l’aide au développement de ces pays-là. Nous ne sommes pas des colonisateurs mais nous devons redonner ce que nous avons gagné grâce à eux. Il y a rien de colonialiste, ce sont des moyens proposés.

L’île Maurice, par exemple, a réussi à s’en sortir. Lorsque on fait pression sur la démographie ces pays s’enrichissement. Des pays corrompus comme le Niger avec un grand nombre de femmes par enfants ne sont pas demandeurs. Mais je pense qu’il faut, partout où c’est possible, proposer ces moyens. Si les pays sont demandeurs, il faut agir.

La Chine aurait tendance à s’enrichir grâce à ces politiques de contrôles de natalité. Il y a certes des maladresses dans la mise en place de ces politiques de contrôle de natalité avec des procédés qui deviennent mafieux. Ce n’est plus de la médecine, ce n’est plus de l’aide mais cela devient du fascisme. Pour s’enrichir les populations ont tendance à surveiller leur population et leur immigration.

Vous parlez effectivement de conserver notre qualité de vie en Suisse, tant au niveau d’un respect de la nature que de la limitation de la population. N’est-ce pas pousser les problèmes un peu plus et s’en dédommager par un prétexte écologique et cet octroi des 10% ?

Le sol migratoire de la Suisse est beaucoup plus élevé que le niveau européen et cela a un impact sur le paysage ici. On ne peut pas décider de ce que feront les pays européens mais nous pouvons agir sur ce qui se passe en Suisse.

En ce qui concerne la population globale, on observe un léger fléchissement de la population grâce à la contraception. Notamment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui ont tendance à stabiliser leur population. On sait que nous allons arriver à 9 milliards d’humains vers 2040-2050. Si on est moins tant mieux mais si on arrivait à stabiliser un peu la population ça serait incroyable. Mais nous nous heurtons à des problèmes de religions, de traditions, de croyances.

Tagged in :

Avatar de Webmaster de Topolitique

Laisser un commentaire