« Pour une démocratie universitaire vivante et représentative » (liste 1)

Avatar de Tristan Boursier

Attention : l’article qui suit n’a pas été écrit par la rédaction de Topo. C’est une tribune libre accordée à la liste 1. Aucune modification n’a été faite pour la publication. Dans le cadre des élections de l’Assemblée de l’Université, nous avons accordé une tribune à chacune des deux listes. La règle est simple, elles ont chacune un article, chacune une chance de vous convaincre de voter pour elle.

screen-capture

Il y avait longtemps que des élections universitaires n’avaient pas autant fait parler d’elles. La journée du 13 mai résonne déjà comme un bruit de fond dans les couloirs de l’Université et les étudiants se trouvent confrontés à un choix aussi simple que confus, choisir entre « la liste 1 » et « la liste 2 ».

Beaucoup d’encre est en train de couler sur les soi-disant intentions de la liste n°1 ; il est important de mettre de côté la petite guerre électorale pour revenir au fond du problème.

    Pourquoi avons-nous décidé de créer une liste ? Au départ, une interrogation : pourquoi n’y a-t-il eu que 3.1% de participation lors des élections d’il y a deux ans ? À partir de là, nous nous sommes demandé si c’était seulement que les étudiants ne se sentaient pas concernés. Cette réponse nous a semblé trop lacunaire. N’est-ce pas plutôt qu’ils ne se sentent pas représentés par la poignée de militants qui se permet de parler en leur nom ? C’est cette seconde hypothèse qui nous a semblé la plus pertinente. Elle explique également pourquoi nous n’avons pas voulu nous associer au projet de liste unique défendu par la Conférence Universitaire des Associations d’Étudiant-e-s (CUAE), considérant qu’il fallait au contraire profiter des structures démocratiques mises à notre disposition afin de permettre aux étudiants de choisir leurs représentants, espérant ainsi augmenter la participation.

    Cette liste n’est que la résultante d’une réflexion poussée entre les étudiants qui voulaient que ce système change et certaines associations d’étudiants courageuses (l’AED, l’AEL et le Cercle HEC), qui ont accepté d’aller contre le courant pour donner une bonne foi pour toute un coup de pied dans la fourmilière. Elle repose sur un programme solide dont les idées principales ont besoin d’être détaillées et expliquées :

Établir un dialogue constructif avec les instances universitaires

Nous nous engageons tout d’abord à engager des discussions constructives avec les instances universitaires. Nous ne pensons pas qu’être systématiquement « contre » permettra aux étudiants de faire entendre leur voix. De nombreux membres du corps professoral nous expriment tous les jours leur « ras le bol » face aux représentants actuels, qui s’efforcent de bloquer systématiquement toutes les propositions de changements et d’avancées universitaires. Nous sommes intimement persuadés que pour faire peser nos intérêts, il est indispensable de pouvoir discuter calmement, en écoutant les arguments de ceux qui ne partagent pas forcément notre avis. Ainsi, n’y a-t-il pas de meilleure solution pour régler le problème de la hausse des taxes que de vouloir mettre en place un twister avec la tête des politiciens voulant voter cette hausse, ce qui était l’intention de la CUAE pour les derniers Welcome day’s ?

Encourager une participation accrue des diverses sensibilités étudiantes

Nous nous engageons également à faciliter le dialogue entre les étudiants et leurs représentants, en encourageant l’engagement des premiers. Nous estimons que le système hiérarchique doit être revu en profondeur. L’étudiant qui a une revendication doit pouvoir aller voir l’association représentant son domaine, même association qui fera remonter l’information vers les représentants étudiants (membres du conseil participatif de la Faculté concernée ou de l’Assemblée de l’Université, selon l’instance compétente pour résoudre le problème soumis) qui pourront trouver des solutions sereinement avec les différents corps en se permettant de faire du cas par cas. Les associations jouant un rôle majeur dans notre vision d’une université démocratique et représentative, il est important de les considérer comme tel et de leur fournir des lieux adéquats où elles pourront travailler sans pressions de la part d’organes supérieures. Si nous sommes élus, nous appellerons toutes les associations de l’Université de Genève, sans exception aucune, à travailler avec nous de manière responsable, dans l’intérêt de l’ensemble des étudiants.

S’impliquer uniquement sur des sujets de politique estudiantine

Notre liste et ses représentants ne s’impliqueront que sur des sujets concernant directement les étudiants. Laissons la politique de la cité à ceux qui veulent la faire. Nous ne bloquerons pas le conseil général, nous n’appellerons pas au saccage d’une semaine formatrice offerte par l’Université à tous ses étudiants (comme la semaine de l’entreprenariat), nous ne nous permettrons pas de traiter des étudiants ou le personnel de l’Université de « larbins universitaires »[1] et nous n’irons pas manifester sous des banderoles faites de bric et de broc pour des sujets qui ne nous regardent pas. Nous défendrons les intérêts de l’ensemble des étudiants avec vigueur, mais nous nous limiterons à ce cadre. Nous vous garantissons une transparence et une attitude digne et responsable, car en s’occupant de sujets politiques plus généraux, ce sont les étudiants qui s’en retrouvent pénalisés, puisque leurs représentants ne se consacrent pas exclusivement à leurs intérêts et qu’ils perdent ainsi en légitimité.

Garantir l’accessibilité des études

Nous considérons que les études doivent demeurer à la portée de tous, tout en demeurant aussi performantes que possibles. Aussi, nous veillerons à ce qu’une solution intelligente soit trouvée à la problématique de la hausse des taxes, en nous assurant que nul ne doive renoncer à des études universitaires pour des raisons financières. Dans la même optique, nous lutterons pour que les bourses et les exonérations de taxes universitaires continuent à remplir leur rôle, tout en tentant d’améliorer leur efficacité.

Mettre en place une gestion plus sensée des décisions d’échec définitif

Nous constatons que, bien souvent, l’aspect humain n’est pas pris en compte dans la question des échecs définitifs. Nous considérons qu’il n’est pas normal qu’un étudiant disposant de 177 crédits, acquis en trois années pleinement consacrées à l’Université, puisse être éjecté de sa Faculté après seulement deux examens ratés. Nous pensons que le temps passé à l’Université et les résultats obtenus par ailleurs devraient être davantage pris en compte avant de rendre une décision irrémédiable.

Réglementer les cumuls de mandats au sein des institutions universitaires pour éviter les conflits d’intérêts

Avant tout, un petit rappel. L’Assemblée de l’Université a notamment pour rôle d’être l’organe de contrôle de la Commission de Gestion des Taxes Fixes (CGTF). Cette Commission, composée de 5 membres[2], a pour but de redistribuer l’argent des taxes fixes (13.- par étudiant et par semestre, la même chose pour les assistants devant s’acquitter de cette taxe) aux diverses associations universitaires. Elle verse également le salaire des trois secrétaires permanents de la CUAE et dispose d’un secrétaire ainsi que d’un président, tous deux rémunérés. Nous considérons, afin de lutter contre tout conflit d’intérêt, que les cinq personnes payées par la CGTF (les trois secrétaires de la CUAE ainsi que le secrétaire et le président de la CGTF) ne devraient pas pouvoir siéger à l’Assemblée de l’Université, qui est l’organe de contrôle de cette instance. En outre, nous pensons que les membres de la CGTF ne devraient pas être actifs dans une association percevant des subventions de cet organisme. Or, la liste numéro 2 comprend deux secrétaires permanents de la CUAE et se vante d’avoir fait élire Ignace Cuttat président de l’Assemblée de l’Université, alors qu’il était secrétaire de la CGTF.

Parvenir à une résolution négociée de la situation actuelle de la Faculté SES

La situation actuelle de la Faculté SES est assurément l’un des enjeux majeurs des futures discussions au sein de l’Assemblée de l’Université. De notre point de vue, le départ de HEC est nécessaire afin de permettre l’amélioration de cette filière et d’offrir une meilleure reconnaissance aux diplômes qu’elle offre. Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment des autres étudiants de la Faculté ; c’est pour cela que nous sommes opposés à l’idée d’un Bachelor unique en Sciences Sociales. Si nous sommes élus, nous nous attellerons à trouver un accord qui conviendra à l’ensemble des étudiants de la Faculté, toutes filières confondues. Cela ne peut arriver que par des discussions avec les personnes concernées, non par des coups de force qui incitent juste le Rectorat à ignorer l’avis des étudiants.

Instaurer une politique de sécurité responsable afin de diminuer les vols dans les bâtiments
La sécurité est un sujet qui nous est cher. Beaucoup trop de vols se font chaque jour dans les bâtiments universitaires. Il est urgent  de trouver une solution pour que la délinquance ne franchisse pas les portes de notre belle Université. Nous nous engageons donc à ce que la sécurité soit améliorée au sein de l’Université, afin que nous n’entendions plus parler chaque semaine de nouveaux vols.

Améliorer les services de l’Université et la transmission de l’information aux étudiants

À notre grand regret, de nombreux étudiants n’ont tout simplement pas connaissance des nombreux outils mis à leur disposition. De même, beaucoup ignorent ce que sont les commissions mixtes, les conseils participatifs et l’Assemblée de l’Université. Nous ne négligerons aucun moyen (transmission de l’information par les associations universitaires, évocation de ces sujets dans le cadre des diverses séances d’informations concernant les premières années, envois par l’Université de courriers à l’ensemble des étudiants, …) pour que ces lacunes soient comblées. Nous ferons également en sorte que les services de l’Université soient améliorés afin de répondre de manière optimale aux besoins des étudiants.

Nous espérons que vous comprenez qu’à défaut d’être la liste des associations[3], nous sommes la liste des étudiants.

Quoi qu’il en soit, quel que soit votre avis, allez voter le 13 mai. Choisissez vos représentants au lieu de laisser d’autres personnes vous les imposer. Que vive la démocratie au sein de l’Université de Genève !

Tagged in :

Avatar de Tristan Boursier

Laisser un commentaire