La course vers la Maison blanche a commencé

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Le 28 juillet 2017, le représentant du Maryland, John Delaney annonce sa participation à la grande bataille que représente la primaire démocrate. Il est le premier à se lancer dans la course. 2018 a vu 3 autres candidat(e)s le rejoindre : Richard Ojeda (membre du sénat de Virginie occidentale), mais surtout Julian Castro (ancien secrétaire au logement et à l’urbanisme d’Obama et maire de San Antonio au Texas) et Elisabeth Warren (sénatrice du Massachussetts et figure de l’aile gauche). Aujourd’hui, on en dénombre 4 autres, dont 3 femmes. Se sont ainsi engagés dans la compétition : Tulsi Gabbard (représentante d’Hawaï), Kamala Harris (sénatrice de Californie), Kirsten Gillibrand (sénatrice de l’Etat de New York) et le maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg.


Dans les sondages, ce ne sont toutefois pas ces derniers qui se présentent comme les vedettes des primaires. Tout le monde attend en effet la candidature de l’ancien Vice-Président et figure de l’aile droite, Joe Biden, ainsi que celle du sénateur du Vermont, Bernie Sanders, qu’on ne présente plus. D’autres pourraient se lancer et viser l’investiture comme Beto O’Rourke, jeune adversaire de Ted Cruz pour un des deux postes de sénateur du Texas lors des dernières midterms, mais aussi les sénateurs Cory Booker (New Jersey), Sherrod Brown (Ohio) ou Amy Klobuchar (Minnesota). Toutes ces personnalités démocrates devraient figurer sur les bulletins dans l’Iowa, et très certainement dans les primaires qui suivront (New Hampshire, Nevada et Caroline du sud). C’est en effet une particularité du système des primaires à l’américaine : la primaire est en fait plutôt des primaires, s’étalant de début février dans l’Iowa à fin juin 2020 à Washington DC. Celles et ceux qui auront connu des résultats peu satisfaisants dans les primaires de février arrêteront leurs campagnes et se rallieront à un(e) des survivant(e)s.

Les analystes font d’ores et déjà des prédictions et les favoris se nomment Joe Biden, Bernie Sanders, Elisabeth Warren, Beto O’Rourke et Kamala Harris. Chacun(e) des 5 cumule des atouts et des faiblesses et ne séduit pas les mêmes parts de l’électorat. Joe Biden, par son expérience, sa modération et ses amitiés avec Obama, attire un électorat âgé, centriste et afro-américain, qui lui sera contesté par Kamala Harris (afro-américaine) et Beto O’Rourke (latino), qui pourront aussi compter sur le vote jeune et latino. Mais attention aux candidat(e)s de l’aile gauche. Dans les récents sondages, plus de la moitié des démocrates se disent libéraux, notamment les jeunes, les latinos et les classes populaires. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, la dénomination « libéral » englobe ce qui correspondrait en Europe de l’ouest à un large spectre allant de la gauche radicale au centre. C’est cet électorat que ciblent Bernie Sanders et Elisabeth Warren. La question de l’âge sera aussi primordiale car Joe Biden et Bernie Sanders auront plus de 70 ans en 2020.

Cependant il faut garder à l’esprit que tout peut bouger. Ainsi, Chris, un Californien qui cumule 2 petits-boulots pour s’en sortir (concierge et travail dans un entrepôt portuaire) hésite encore entre Sanders et Warren. Mike, un étudiant de l’Illinois, hésite lui entre O’Rourke, Biden, Gillibrand et Harris, Warren et Sanders n’auraient selon lui aucune chance de battre Trump car d’obédience trop gauchiste. D’autres, au contraire, considèrent que l’aile gauche serait la plus apte à défaire Trump, en partant à la pêche aux voix des classes populaires qui n’ont pas voté Hillary Clinton en 2016. Ainsi les sujets mis en avant par Chris, ou Arthur (un étudiant californien particulièrement attiré par Bernie Sanders) sont des sujets socio-économiques comme la lutte contre les inégalités (en renforçant les taxes envers les personnes les plus riches) ou les questions de santé (et la mise en place d’une sécurité sociale sur le modèle européen assurant la quasi-gratuité des frais de santé). Mike, lui, avance comme préoccupations principales le récent retrait des troupes américaines de Syrie et le protectionnisme, qui tuerait l’économie américaine.

Tous n’ont pas encore fait leur choix. Ainsi, Mira, une militante LGBT de Pennsylvanie, attend la candidature d’une personnalité plus à gauche que Bernie Sanders, sans grand espoir. D’autres, favorables au port d’arme (alors que la quasi-totalité des démocrates veulent se diriger vers plus de régulation, voire une interdiction totale ou partielle) se rabattent, faute de choix, sur l’étonnante Tulsi Gabbard. Cette dernière, représentante d’Hawaï au Congrès, est membre d’une secte hindouiste, soutient Bachar el-Assad et se positionne à gauche sur les questions socio-économiques.
Même si la campagne a déjà débuté, les candidat(e)s arpentent les Etats qui voteront en février 2020, et, qu’ils aient des préférences ou non, tous s’accordent à dire que rien n’est écrit et que la situation pourrait très vite évoluer. Rendez-vous donc début 2020 !

À l’heure où cet article a été rédigé Amy Klobuchar, Cory Booker et Bernie Sanders n’étaient pas encore candidat(e)s et Richard Ojeda ne s’était pas retirés.

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