TOPO

Dans cette dernière ligne droite pour les élections fédérales, les différents candidats continuent leur marathon médiatique dans l’optique de décrocher les dernières précieuses voix susceptibles de faire pencher la balance. Parmi cette pléthore de candidatures, les jeunesses de parti tentent de faire entendre leurs revendications et idées en proposant leurs propres candidats sur une liste distincte de celle du parti, apportant par ce biais du dynamisme et un vent de fraîcheur dans le débat public. Topo a interrogé trois jeunes candidats briguant un mandat au Conseil national. Au menu : logement, université, participation et ambitions. 

Lors des dernières élections nationales il y a quatre ans, seuls 32% des 18-24 ans sont allés voter. Selon vous, à quoi est due cette faible participation ? Quelles sont vos solutions pour inciter les jeunes à voter ?

 
Romain Pilloud (PS) : Le vote des jeunes a toujours été mis à mal, ce n’est pas un problème qui date de la dernière pluie. Je me souviens avoir vu que plus un jeune votait tôt, plus il était probable qu’il vote régulièrement tout au long de son existence. Alors quand on entend ça, on devrait commencer par arrêter de diminuer constamment les heures de civisme (et les redynamiser !). Je ne sais pas quelle est la situation exacte sur Genève, mais la tendance vaudoise fait que les grilles horaires du secondaire I (9-11 Harmos) ne comportent plus qu’une période de civisme… toutes les quatre semaines ! On ne devrait pas non plus mettre de côté les apprenti-e-s qui ont malheureusement tendance à n’apprendre que les compétences professionnelles, ou presque. Je crois que, généralement, dans les partis de jeunes, qui deviennent de plus en plus grands, nous avons aussi un rôle à jouer… qui est aussi complété par les parlements de jeunes qui fleurissent un peu partout en Suisse. Ah, et si les étranger-ère-s pouvaient enfin voter, les résultats seraient plus représentatifs de l’avis de la population, accessoirement !

Léo Kienholz (PLR) : Je fais partie de cette tranche d’âge et de par mon entourage je me rends compte des préoccupations et attentes. Le taux de participation peut s’expliquer de plusieurs manière: certains avouent ne pas tout comprendre et n’ont pas envie de voter « n’importe quoi », d’autres pensent que cela ne changera pas la donne et certains n’en ont simplement rien à faire. Pour lutter contre ces tendances, c’est l’information qui compte et je salue une initiative comme celle d’Easyvote qui œuvre à expliquer de manière plus simple les enjeux des votations. Une éducation civique plus importante et plus participative à l’école secondaire et dans les gymnases et écoles professionnelles doit également être de mise.

Elouan Indermühle (UDC) : J’avoue, cela est un grand problème. Il n’y a pas de solution miracle malheureusement. Toutefois il existe des sites  comme Easyvote ou même smartvote qui permettent d’aider les jeunes à comprendre sur quoi ils vont voter pour le premier site, et les aider à s’orienter politiquement pour le deuxième. Je ne peux que saluer ces deux sites qui montrent l’envie d’une partie de la jeunesse de motiver le reste de la jeunesse. Après ce qui m’a motivé, c’était l’émission des Bouffons de la Confédération (2009-2010) et La Soupe (Ndlr : émission radio de la RTS). Des émissions qui permettaient d’aborder des sujets de société et de politique très facilement avec humour, et malheureusement c’est ce qui manque aujourd’hui.