Agir pour une vision plurielle et critique

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Ce texte a été originalement écrit lors de la création de l’association en février 2012 mais a été modifié et arrangé en février 2014 à l’occasion du deuxième anniversaire de Topo.

“La décadence d’une société commence quand l’homme se demande : “Que va-t-il arriver ?” au lieu de se demander : “Que puis-je faire ?”[1]

À l’heure du consumérisme exacerbé et d’une doctrine fonctionnaliste omniprésente, ce manifeste pose une vision qui semblera subversive et prétentieuse. En effet, l’intention dessinée dans ce texte ne sera probablement jamais atteinte ni par nous ni par d’autres et n’a d’autre fonction que celle d’exister pour ce qu’elle est. C’est-à-dire un ensemble de valeurs sculptées à travers un projet collectif qui insufflera un sens à des actions et leur donnera une chance de devenir compréhensibles par tous. Par dépit de ne pouvoir les atteindre dans leurs perfections, les finalités décrites dans ce texte servent un intérêt secondaire : donner sens aux choses que nous faisons. Ce présent manifeste n’a pas de légitimité scientifique. Après tout, un manifeste est là pour poser et non prouver une vision. Sa seule raison d’être vient d’une volonté de jeunes engagés à défendre des valeurs qu’ils croient devoir bon de promouvoir.

Le projet topoïste se fonde sur trois principes clefs : le sens critique, la subjectivité consciente des auteurs et la pluralité des points de vue. Grâce à ces principes, nous voulons « travailler avec ardeur pour définir rationnellement des critères servant à l’évaluation morale des institutions, des règles et des choix collectifs : en un mot, de la politique. » Car « après tout, les institutions, les règles et les choix collectifs ont d’importants effets sur les possibilités qui nous sont offertes dans la vie, sur nos droits, sur notre bien-être. Pourquoi ne devrions-nous pas les faire comparaître devant le tribunal de cette raison pratique limitée et démunie qui est la nôtre ? ».[2]

Notre défi : voir plus loin

Nous pensons que l’information journalistique objective est impossible, bien qu’elle tend à l’être. Notre siècle a ajouté à cette caractéristique un obstacle supplémentaire à la compréhension de notre époque en faisant de l’information un produit de consommation. Notre défi est de marquer une différence avec cette façon d’écrire. Nous sommes des êtres profondément subjectifs et nos écrits ne sont pas des consommables. Nous voulons tenter autre chose : le journalisme-académique.

Notre vision : le journalisme-académique

1/ L’audace doit être un critère de sélection dans nos thématiques. Nous n’avons pas d’objectifs de rentabilité c’est pourquoi nous pouvons sans crainte délaisser les sujets déjà traités par la masse médiatique. Nous pouvons également nous permettre d’utiliser des angles marginaux dans l’opinion publique.

2/ nous voulons tendre vers un dépassement de nos axiomes personnels. En d’autres termes, nous sommes conscients que notre environnement détermine en partie nos opinions et notre réflexion. C’est pourquoi nous essayons de prendre conscience de ce lien subtil entre notre personne et notre environnement afin d’écrire avec recul et de découvrir de nouvelle façon d’interpréter la réalité, de mieux la comprendre. En sommes, essayer d’aller au-delà des conventions, afin de voir plus loin grâce à de nouvelles lunettes. Pour tendre vers cette vision, nous nous donnons des outils bien connus.

 

Nos outils : la pluralité critique et le doute méthodique

Bien loin que l’objet précède le point de vue, on dirait que c’est le point de vue qui précède l’objet.[3]

3/ écrire en prenant en compte la pluralité

La pluralité est impossible sans une ouverture sur l’extérieur. Cette ouverture n’est possible que par une écoute active d’autrui qui se manifeste de manière plus forte qu’un simple recueillement passif d’informations. L’écoute au sens où nous l’entendons implique une compréhension au sens weberien : ne pas accepter les actions d’autrui, mais les comprendre grâce à l’empathie. Prendre en compte la pluralité signifie donc se mettre à la place d‘autrui pour laisser une chance optimale à son opinion d’être comprise, sans pour autant éprouver de la sympathie pour celle-ci. Accepter la différence d’opinions et tenir pour crédible toute opinion avant de l’avoir exploré en mettant de côté toute idée de quête de la vérité unique. Nous acceptons l’idée d’une vérité plurielle et polymorphe.

4/ Le sens critique comme doute méthodique

Nous voulons n’avoir pour seule certitude que nous ne savons rien et douter du reste. Être critique avant tout envers soi-même. La pluralité ne peut pas se concevoir avec une écriture pleine de certitudes et de préjugés. Savoir remettre en cause ses positions est la première des qualités nécessaires à une écriture pluraliste. Bien loin de prétendre décrire la vérité, l’objectif de Topo est de questionner les vérités.

5/ La subjectivité consciente

Nous assumons notre condition d’êtres impressifs, car c’est pour nous une caractéristique morale de notre complexion humaine. Nous sommes attentifs à l’idée que « la valeur de n’importe quel terme est déterminée par ce qui l’entoure » . Nous le comprenons dans son sens le plus absolu en tentant d’assumer notre ancrage dans l’espace normatif afin d’en tirer une meilleure compréhension de notre environnement. Nous pensons également que cet espace normatif qui nous détermine n’existe que par le regard que nous portons sur lui. En changeant de lunettes, nous pouvons entrevoir des réalités différentes et ainsi agir différemment.

 

Notre énergie : la passion

Le bénévolat

Topo n’est pas fondé sur les principes modernes de consumérisme. Ainsi nous pouvons nous échapper des impératifs de rentabilité et engager des bénévoles. Les topoïstes sont  des gens prêts à travailler activement ensemble simplement, car ils partagent les mêmes valeurs.

Un parcours académique et humain

Le projet topoïste est fondé par des étudiants actifs et passionnés au coeur d’un univers académique dynamique et riche. Nos membres on un pied dans le monde académique et l’autre à l’extérieur de la tour d’ivoire universitaire. Nous sommes la génération Y, nés avec internet, et avec le renversement des normes de communications qui ont suivi. Nous sommes le lien entre la société actuelle, son passé et son devenir. Nous voulons porter de nouvelles lunettes, plurielles, critiques afin de mieux voir aujourd’hui pour mieux agir demain.

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